Biodiversité confinés jour 7 : la Mésange bleue

08 avril 2020ContactMaxime Zucca

Chaque jour, notre ornithologue Maxime Zucca, vous invite à apprendre à reconnaître une espèce parmi la faune visible depuis nos fenêtres, en ces temps de confinement, afin que même les plus urbains d'entre nous, ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir profiter d'un jardin ou même d'un balcon, puissent se reconnecter à la nature. Et vous vous rendrez compte que, même au coeur des grandes villes, il y a des choses à observer que nous ne prenons habituellement plus le temps de voir !

Pour être dans la continuité avec hier, voici la Mésange bleue !

Aussi commune que la Charbonnière, elle s’en distingue par l’absence de cravate noire, la calotte bleue et le fin trait noir qui traverse la tête par l’œil. Elle est un peu plus petite, et encore un peu plus nerveuse. La femelle a le bleu de la calotte et des ailes un peu plus terne que celui des mâles, mais sinon les deux sexes se ressemblent beaucoup.

En cette saison, elles inspectent minutieusement les branches, les feuilles, les bourgeons, pour picorer le moindre insecte, dans toutes sortes de position, souvent suspendue à l’envers. Elle s’attaque aux gales des mineuses, même les pyrales du buis la craignent. Elles peuvent aussi venir manger la graisse mal nettoyée du barbecue de Greg.

On peut observer encore en ce moment leur vol nuptial (plus fréquent en forêt) : le mâle s’élance d’une branche en vol plané zigzaguant et papillonnant, tout en chantant : https://www.xeno-canto.org/528258 ; et voici ses cris les plus fréquents, plus aigus que la Charbonnière : https://www.xeno-canto.org/507333

Comme la Charbonnière, elle niche dans des trous. Cependant, comme elle est un peu plus petite, si vous voulez favoriser cette espèce en particulier pour diversifier votre voisinage, un nichoir à trou d’entrée de 28 mm de diamètre permettra de favoriser les Mésanges bleues, plus menues.

Les Mésanges bleues d’Europe du Nord et de Russie effectuent certaines années de grandes migrations, lorsque les fructifications de bouleau se font rares dans la taïga. Voici la carte des contrôles de Mésanges baguées dans d’autres pays et recapturées en France, et vice versa.

 

On les voit alors passer en vol en continu un peu partout, et elles viennent gonfler le contingent local. On distingue d’ailleurs bien les années de migration des Mésanges bleues du Nord sur les effectifs dénombrés lors des suivis participatifs hivernaux « Oiseaux des jardins »

https://www.oiseauxdesjardins.fr/index.php?m_id=21&a=N343#FN343

Vous pouvez tous participer à ce programme de sciences citoyennes oiseaux de jardins depuis un balcon ou depuis votre jardin, et contribuer à l’amélioration des connaissances. Patientez juste quelques jours car le confinement a provoqué un afflux de participants et le nb maximal d’inscription a été atteint ! Belle nouvelle !

En 1921, dans une banlieue de Southhampton, en Angleterre, les habitants s’aperçoivent que les bouteilles de lait livrées à leur porte sont régulièrement percées. « Inventée » indépendamment à plusieurs endroits, cette contagion gagne rapidement la région, puis le pays. Les mésanges danoises et suédoises le font également.

Elles ne percent que les capsules dont la couleur signale la présence de lait non-écrémé : car elles recherchent la crème. Est-ce seulement par l’observation que ce comportement s’est si vite répandu ? Tout indique que les mésanges l’auraient surtout déduit de la seule observation du signe de l’effraction : le trou percé.  

Les Mésanges bleues ont aussi leur côté punk. Gare à qui les manipule : elles piquent du bec en cherchant la peau du bord des ongles jusqu’à faire saigner. D’ailleurs, elles sont les héroïnes des BD d’Allessandro Pignocchi, et vous pouvez les retrouver sur son excellent blog  

https://puntish.blogspot.com/

Et elles volent super vite !

A demain

Nous remercions la LPO Île-de-France et ses membres pour leurs photos qui nous permettent d'illustrer certains de nos propos.

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