État de santé de la biodiversité en Île-de-France (2011)

Dossier de presse

03 février 2011ContactGrégoire Lois (ARB)

L'Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France a, dans ses missions, celle d’évaluer l’état de santé de la biodiversité en Île-de-France. Ce document est le deuxième bilan à venir compléter les indicateurs régionaux. Plus qu’un état des lieux, c’est la capacité de reconquête du vivant que l’Agence a souhaité analyser en proposant quelques indicateurs de résilience soigneusement sélectionnés. Cette faculté de la nature à retrouver un fonctionnement et un développement normal après d’importantes perturbations a été explorée à travers de cinq grands groupes d’espèces : les oiseaux, les papillons, les chauves-souris, les escargots et les végétaux.

La situation des oiseaux d’Île-de-France se confirme : une régression des effectifs est constatée sur l’ensemble des groupes, exceptées les espèces spécialistes du bâti. Plus inquiétant encore, alors que les effectifs de l’ensemble des espèces observées en France augmentent au niveau national, ceux-ci baissent en Île-de-France.

On s’aperçoit également qu’il est souvent difficile pour la biodiversité de s’approprier le milieu urbain (comme la diminution du parasitisme de la Piéride du chou en ville), mais qu’une reconquête de celui-ci par le vivant est possible si l’on change nos pratiques et laissons faire la nature !
C’est notamment le cas dans les jardins privés, où les données recueillies par les participants de l’Observatoire des jardins ont permis de prouver que plus de naturalité (présence de « mauvaises herbes » et de friches ou d’espaces laissés libres), une offre nectarifère élevée et l’absence de pesticides permettaient aux citoyens d’accueillir plus de papillons et d’escargots dans leurs jardins, même au cœur des villes.

Pour finir, les milieux agricoles et forestiers franciliens se montrent moins accueillants pour les oiseaux (plus de la moitié des espèces menacées le sont dans ces deux types de milieux) et les végétaux en île-de-France qu’au niveau national. En ce qui concerne les chauves-souris, on s’aperçoit ici aussi que les pratiques et le paysage ont beaucoup d’influence : elles se développent mieux dans les boisements constitués d’arbres anciens (quatre fois plus de Noctules de Leisler dans les boisements avec des arbres de plus de 50 cm de diamètre) et sur les parcelles agricoles séparées physiquement par des haies (deux fois plus d’individus).

Cette étude démontre donc que la biodiversité francilienne n’échappe pas à l’érosion observée au niveau national et met en lumière l’importance de changer notre rapport à la biodiversité et nos pratiques : plus de laisser faire, pour favoriser la résilience et encourager le développement du vivant !

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Indicateurs de biodiversité | Connaissance du patrimoine naturel | Espèces et espaces | Flore et végétations | Faune

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