Liste rouge régionale des poissons d'Île-de-France
Cette Liste rouge régionale a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre l’ARB îdF, l’Union des Fédérations de pêche et de protection des milieux aquatiques du Bassin Seine-Normandie (UFBSN) et l’Association Régionale des Fédérations Départementales pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques d’Ile-de-France (AR FDAAPPMA IDF).
L’ichtyofaune est un taxon généralement caractérisé par sa très forte proportion d’espèces d’introduites. Ces introductions, réalisées à des fins commerciales, de loisirs ou involontairement engendrent parfois des difficultés dans la définition du caractère invasif d’une espèce. En effet, l’historique des introductions remonte dans certains cas à plusieurs siècles avec des incertitudes importantes. Afin d’homogénéiser l’attribution du statut d’introduction, il a été retenu de se baser sur le travail réalisé dans le cadre de la Liste rouge nationale des poissons de France métropolitaine. A partir de cette liste et en fonction de la présence des différentes espèces en Île-de-France, 26 espèces ont été retenues sous le statut [NAa].
Les résultats de ce travail montrent que, au-delà des espèces non applicables, 50% des évaluations sont en préoccupation mineure (N=16) et 19% (N= 6) des espèces disposent de données insuffisantes. Ainsi, 22% sont considérées comme menacées ou quasi-menacées et 9% (N=3) sont d’ores et déjà éteintes. Les différentes catégories de menace et de quasi-menace se décomposent entre les espèces quasi menacées (N=1), les taxons réellement en danger (N=3) et en danger critique (N=3).
Par ailleurs, trois espèces sont considérées comme disparues régionalement [RE] : le Saumon atlantique (Salmo salar), la Lote de rivière (Lota lota) et l’Esturgeon européen (Acipenser sturio). Pour ces trois espèces on dénombre l’existence de quelques observations issues d’individus erratiques. Cependant, l’absence observée de reproduction sur le territoire régional, de milieux propices à cette reproduction et la sporadicité des observations incitent à considérer leur disparition comme avérée.
Aménagement des cours et lutte contre le risque inondation, urbanisation, pollution et changement climatique. Ce sont là les principales causes de la disparition de la biodiversité en Île-de-France. Ces actions de l’Homme sur son environnement ont de multiples effets délétères, parfois multiplicatifs, sur les écosystèmes et les espèces aquatiques. Disparition des habitats, , perturbation des rythmes hydrologiques et biologiques, obstacles à la libre circulation des espèces et des sédiments sont autant de conséquences qui laminent la résilience des espèces face aux changements.
Au-delà de permettre la réalisation d’une Liste Rouge des espèces menacées, ce travail d’inventaire enrichira les ressources disponibles à tout citoyen désireux de connaître et de comprendre les richesses ichtyologiques franciliennes. Aussi, pour compléter cette démarche pédagogique et de sensibilisation, la production d’un fascicule sur la Liste Rouge est prévue en coopération avec l’association régionale des Fédérations de Pêche et de protection des milieux aquatiques d’Île-de-France. Celui-ci visera à synthétiser, discuter et proposer des solutions sur les enjeux et menaces concernant ces taxons.
Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Listes rouges régionales |
Espèces et espaces |
Faune