Sont intervenu.e.s durant la soirée :
Christian Métairie, Maire d’Arcueil
Daniel Breuiller, ancien Maire d’Arcueil qui a lancé la démarche « Arcueil Comestible »
Violeta Ramirez – Réalisatrice du film ; anthropologue visuel à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Flaminia Paddeu– Docteure en géographie ; maîtresse de conférence en géographie à l’université Paris 13 et chercheuse au laboratoire Pléïade
Laurence Baudelet Stelmacher– Ethnologue urbaniste, co-fondatrice et directrice de l’association Graine de Jardins
Antoine Lagneau– Spécialiste en agriculture urbaine, enseignant à la FASSE Paris et chercheur associé au Centre Georges Chevrier "Sociétés et sensibilités" à l'Université de Bourgogne
Sophie Tessandier – Habitante d’Arcueil engagée dans le projet « Arcueil comestible »
François Loscheider – Conseiller municipal délégué à l’alimentation scolaire et la nature en ville
Simon Burkovic – Adjoint chargé du nouveau contrat démocratique pour une ville participative et à l’initiative de cette démarche
Manon Bélec – Chargée de mission Nature en ville à Arcueil
Sébastien Viprey – Chef du Service cadre de vie de la ville d’Arcueil
Questions/réponses :
Mise en place des jardins collectifs, gestion et analyses
Des analyses de sol sont-elles réalisées en amont de l'aménagement et au fur et à mesure des récoltes? Pourriez-vous apporter des compléments sur la gestion de l’eau et la nature des sols ?
(Réponse de la ville) Une analyse de sol est réalisée au moment de l’implantation de chaque jardin collectif ou pédagogique. C’est un engagement de la ville qui fait partie de la convention établie entre la ville et l’association du jardin. Lors d’aménagements spécifiques (comme la plantation de vergers), la ville réalise également des analyses de sols afin de s’assurer des bonnes conditions de plantations. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’analyse des récoltes.
Dans chaque jardin partagé, un collecteur d’eau de pluie est installé ou un point d’accès à l’eau se situe à proximité. C’est un engagement de la ville qui fait partie de la convention établie avec l’association du jardin partagé. L’arrosage est ensuite géré par l’association qui s’organise entre ses membres pour assurer une rotation. Les espaces végétalisés par les habitants (jardins, permis) sont à priori exclus du parcours d’arrosage des jardiniers municipaux mais il arrive qu’ils fassent des exceptions lors des épisodes de fortes chaleurs. Cependant, il est trop complexe de formaliser un fonctionnement partagé entre associations et services municipaux, cela reste donc une pratique informelle. Le service Parcs et Jardins mène une réflexion également sur la gestion de l’eau en paillant les massifs le plus possible afin de limiter l’apport en eau lors des épisodes de fortes chaleurs.
Concernant la nature des sols, cela dépend des projets et des sites. Le jardin de Maï, mis en place sur un talus, a choisi de recréer un sol grâce aux principes de permaculture et différents apports (copaux, laine, carton…). Après dix mois de maturation, les premières récoltes ont été réalisées à l’été 2020.
Comment la ville trouve-t-elle les acteurs pour l'ensemble des jardins partagés. Les jardins sont-ils créés suite aux demandes des habitants ou la ville porte-t-elle des projets pour trouver les acteurs dans un deuxième temps? Est-ce qu'à Arcueil, le projet Ville comestible englobe les pieds d'immeuble avec les bailleurs sociaux ?
(Réponse de la ville) Les pieds d’immeubles sont, le plus souvent, des propriétés des bailleurs et non des parcelles municipales. Ainsi, la démarche Arcueil comestible ne s’y retrouve pas car la ville ne possède pas les compétences pour agir sur ces espaces. En revanche, si des habitants sont intéressés pour monter un projet de végétalisation partagée des pieds d’immeuble, la mission nature en ville peut accompagner cette démarche, après un accord avec le bailleur et en fonction de ses moyens.
Initiatives citoyennes
Une telle démarche peut-elle être engagée sans la volonté des élus ?
Cf 21:58
Stratégies de mobilisation et inclusion
Comment, au départ, solliciter la participation de nombreux citoyens ? Comment impulser une envie de participer chez ceux qui n'y sont pas au départ sensibles ?
Cf 25:04 / 28:05
Y-a-il eu des animateurs/techniciens employés par la municipalité pour solliciter la participation citoyenne et accompagner les habitants (hormis l'animatrice pédagogique après des écoliers)?
Cf 1:02:00
(Réponse de la ville) Un poste de chargé de mission Nature en ville a été créé en 2017, d’abord à mi-temps puis à temps plein. La mission Nature en ville a pour objectif d’accompagner les projets de nature en ville portés par la ville et par les habitants. Un accompagnement pour la mise en place des permis de végétaliser et des jardins partagés ont notamment été mis en place. Dans le cadre de cette mission, des ateliers de travail Arcueil comestible ont été réalisés entre décembre 2018 et février 2020. Malheureusement le contexte sanitaire actuel ne permet pas le maintien de ces ateliers mais ils seront remis en place dès que possible. Ils permettent des échanges entre habitants et services, selon des sujets proposés par la mission nature en ville ou par les habitants, porteurs de projet ou non, souhaitant aborder un sujet en particulier (partage des ressources, communication, lancement d’un jardin partagé…).
Comment rendre "visible" et faire vivre des jardins situés soit en toitures terrasse, soit en cœur d'ilot dans les espaces résidentiels ?
(Réponse de la ville) Faire du lien entre les jardins collectifs « privés » et les jardins collectifs publics est un des objectifs de la mission nature en ville mais cela n’a, pour l’instant, pas encore abouti. La ville peut servir de relais d’informations et d’intermédiaire entre les différents jardins mais cela nécessite un accord entre les bailleurs et les services municipaux dans un premier temps.
(Réponse de l’ARB) S’entourer d’acteurs ayant pour mission de mettre en réseau les espaces cultivés en ville permet aussi de rendre plus visibles ceux qui sont moins accessibles. C’est une des missions de Graine de jardins.
La co-construction a-t-elle été limitée à la concertation autour de la charte/convention du collectif, ou se matérialise-t-elle au-delà du collectif?
(Réponse de la ville) La démarche Arcueil comestible se co-construit au fil de l’eau et des projets qui se mettent en place. Les ateliers de travail Arcueil comestible permettent la poursuite des échanges entre habitants et services autour des projets en place (jardins partagés, permis de végétaliser…) et des projets en cours (plantation de fruitiers, communication…). La mission nature en ville est à l’articulation des projets portés par les habitants et des projets engagés par la ville qui nécessiteront une appropriation citoyenne pour se développer (plantations de comestibles dans les massifs, vergers, inventaires de biodiversité…). La co-construction constitue donc un des piliers de la démarche pour permettre des projets faisant du lien entre citoyens et services municipaux. Mais il s’agit d’une co-construction à (ré)inventer à chaque projet et à chaque étape de la démarche.
Est-ce que la composition mixte du Collectif (réunissant citoyen.ne.s, élu.e.s et services municipaux, par exemple) n’a jamais présenté des difficultés?
(Réponse de la ville) La première difficulté est que ce « collectif » n’a jamais été réellement créé et ne possède pas de forme institutionnelle. Il s’agit d’un groupe en mouvement impliqué à différents niveaux, dans différents projets touchant de près ou de loin la nature en ville. Le collectif Arcueil comestible a été très présent lors de la création des jardins partagés présents dans le film (jardin Cauchy, Roure), c’est-à-dire lorsqu’il y avait des projets concrets à réaliser. Par la suite, le groupe de travail et de réflexion se constitue en fonction de l’implication des citoyens dans les différents projets proposés par la ville.
Une autre difficulté réside dans la différence de disponibilité entre citoyens et services municipaux. Les temps et les méthodes d’action et d’échanges ne sont pas les mêmes. Les citoyens sont davantage disponibles en soirée et le week-end et peuvent agir rapidement de manière informelle (bricolage, récupération, entre-aide). Les services municipaux, quant à eux, sont davantage disponibles en semaine en journée et sont soumis au fonctionnement administratif de la gestion de projet. Les citoyens peuvent avoir rapidement l’impression d’une lenteur d’action, voire d’une inaction de la part des services alors qu’il s’agit souvent d’une complexité administrative confrontée à une « nouvelle » gestion de projet.
Friches urbaines
Cf 1:04:50 / 1:28:10