Punaise diabolique : restons calmes !

29 octobre 2018ContactGrégoire Lois

Le 12 octobre, un article est publié dans The Conversation criant au loup sur une punaise appelée, comme de par hasard, Punaise diabolique, mais qui porte aussi le nom, beaucoup moins à propos, de Punaise marbrée.

 

Qu'apprend-on de factuel dans cet article ? Pas grand chose sur les dégâts de la bête chez nous, malgré un ton très Halloween dès le début de l'article  : "La punaise diabolique ? C’est ce gros insecte gris qui (...) se trouve déjà chez vous caché quelque part." Brrrr.... "Parfois, les inquiétudes se transforment en angoisse pour certains citadins phobiques. Mais qui ne serait pas effrayé lorsque des dizaines de ces punaises s’invitent sur vos balcons et jardins, et cherchent à rentrer dans vos maisons en cette saison automnale, après avoir pondu sur vos plantes favorites ? " 

Ce même article semble retrouver raison dans sa partie finale. Finalement, l'espèce n'est que "potentiellement nuisible" et "il semble acceptable de limiter leurs populations, mais sans polluer son intérieur, son jardin, les espaces verts publics et privés, ainsi que les cultures". Il est même spécifié que "le recours aux insecticides présente toujours le danger de l’intoxication des personnes, et celui de l’environnement." Ouf. On revient dans le rationnel. François Terrasson eut quand même savouré le ton général.

Malheureusement, ce n'est pas cette dernière partie, mesurée, qui est reprise dans les médias. Au ton dramatique se superpose le sensationnel, le tragique et l'effrayant : "Alerte à la répugnante punaise diabolique !", "Les punaises diaboliques envahissent les maisons...", "La Punaise diabolique prolifère...", "Invasion de Punaises diaboliques : elles débarquent et ce n'est qu'un début"...

Que la Punaise en question se rassure : les médias aiment faire peur mais sont versatiles. Elle sera oubliée en quelques années comme l'a été la Punaise du pin. Ou mieux, dès le prochain cas d'infestation de Punaises des lits, moins diaboliques mais très séduisantes aux yeux des chroniqueurs. Et aussi bien moins commodes en cohabitation.

REpères

 

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Article publié par The Conversation

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